S'il est un avion emblématique parmi les "mono-turbopropulsés", c'est bien le Pilatus PC-6 Turbo Porter : un modèle rustique et solide, aux aptitudes d'atterrissage et de décollage courts inégalées malgré sa conception ancienne, capable de se poser sur les pistes les plus improbables, au taux de montée impressionnant et... au taux de descente qui ne l'est pas moins ! Toutes ces qualités en font un appareil particulièrement polyvalent depuis près de 60 ans (premier vol en 1962, production officiellement stoppée en 2019 même si quelques exemplaires ont encore trouvé preneur en 2020) et particulièrement prisé des centres de parachutisme... comme celui où mon père a accumulé les sauts pendant de nombreuses années !

Bref, ce n'est pas peu dire que l'arrivée de cet avion parmi les additifs au "phénomène" FLIGHT SIMULATOR 2020 a très vite éveillé ma curiosité. Au vu des retours très positifs des permiers utilisateurs, je n'ai pas mis longtemps à mettre la main au porte-monnaie... et je ne le regrette pas une seconde ! Après découverte et prise en main de la bête, ce modèle est pour moi un quasi-sans-faute (j'expliquerai le "quasi" un peu plus loin), impressionnant de réalisme et passionnant à piloter. Par où commencer ?

Si on s'intéresse d'abord à l'apparence de l'avion, absolument tout y est : la forme fidèle et immédiatement reconnaissable du "Pil" avec son long son nez pointu, son solide train fixe classique, ses généreuses ailes hautes haubannées et sa dérive droite taillée à l'équerre. La finition de l'ensemble est remarquable, avec un haut niveau de détail pour les rivets, antennes et autres parties mobiles (gouvernes, roulette de queue, débattement des trains), sans oublier les zones patinées par le temps. Milviz propose des ouvrants fonctionnels pour le pilote et le copilote (avec un petit volet articulé dans la porte du pilote) et a même reproduit le mécanisme de la porte coulissante du côté droit (vue imparable panneau ouvert pour les parachutistes virtuels une fois l'avion en l'air) et le large marchepied facilitant l'accès à bord.

Côté pilotage, on retrouve la grande manoeuvrabilité du PC-6, en l'air comme au sol (roulette de queue débrayable), sa capacité à décoller et se poser court et à "grimper aux arbres" en montée. Le pas variable de l'hélice réduit au minimum la distance de roulage à l'atterissage (fonction "revert") et on retrouve avec plaisir le mode "bêta" du véritable avion, permettant de perdre très rapidement de l'altitude (jusqu'à 4000 pieds/minute !) pratiquement sans accélérer en utilisant l'hélice comme un aérofrein une fois ses pales "à plat". L'avion peut également reculer sans aide au sol et sa très faible vitesse de décrochage est appréciable au moment d'atterrir. On profite aussi d'un environnement sonore parfaitement conforme à l'original (sons enregistrés à partir d'un véritable PC-6). Bref, le PC-6 est un avion idéal pour pratiquer le vol VFR car sa vocation n'est pas la vitesse (comme le vrai, il plafonne à 120-125 noeuds en vol horizontal).

Le modèle de Milviz n'aurait-il donc aucun défaut ? Je serais tenté de dire "presque". Pour moi, l'avion a tendance a lever un peu trop facilement la queue au freinage juste avant l'arrêt et, à moins de modérer franchement son pas, l'hélice tire un peu trop l'avion au sol même au ralenti, rendant parfois délicates certaines évolutions à basse vitesse. Enfin, mais c'est qu'une réserve très provisoire : Milviz ne propose pour l'instant qu'une version "tout écran" du PC-6 avec un Garmin 1000 comme instrumentation de base. Les derniers PC-6 commercialisés ont certes profité de cette mise à jour mais la plupart des vrais exemplaires utilisent toujours de bons vieux cadrans circulaires, plus conformes au caractère rustique de l'appareil. Milviz a toutefois déclaré que les prochaines mises à jour de l'appareil (qui seront gratuites pour les "simmers" ayant déjà investi dans le modèle de base) incluront cette variante. Difficile de demander plus pour un modèle proposé à 30 dollars !