Connu pour avoir proposé au fil des années plusieurs modèles à vocation utilitaire (notamment le célèbre DHC-6 "Twin Otter"), De Havilland a lancé au début des années 60 un appareil militaire ADAC (Avion à Décollage et Atterrissage courts) sous la dénomination DHC-4 "Caribou", capable d'égaler voire de dépasser des avions de taille nettement plus modeste dans cet exercice. De conception rustique et robuste, il était l'archétype du "fourgon des airs".

Fin février 2023, le Caribou a rejoint le "market" des appareils disponibles pour FLIGHT SIMULATOR 2020 au prix de 17 dollars. Après avoir lu plusieurs revues élogieuses sur cet appareil, je me suis finalement décidé à l'acheter. Quelques vols m'ont convaincu que cet avion attachant allait vite rejoindre le club de mes "coucous" préférés. Un engin quelque peu anachronique aujourd'hui mais aux qualités de vol certaines et très agréable à piloter.

A première vue, le DHC-4 ne brille pas par son élégance mais se distingue par ses particularités : une dérive immense et haut perchée au bout d'un fuselage "cassé en deux", des ailes à dièdre inversé au niveau de leur emplanture, une carlingue haute à section rectangulaire, un robuste train tricycle rétractable permettant d'atterrir sur tous les types de terrains et 2 immenses hélices. Tous ces détails sont parfaitement rendus dans le modèle, qui propose une rampe de soute motorisée et un accès intégral à sa cabine depuis le poste de pilotage. Le cockpit est à l'avenant, avec un nombre impressionnant de jauges "à l'ancienne". Un GPS sommaire équipe l'appareil mais aucune trace d'un pilote automatique... comme sur le vrai !

Dès le premier décollage, on est impressionné par les capacités du DHC-4 : après une courte lancée et une vitesse encore modeste, l'appareil est déjà en l'air ! La montée se poursuit sans mal aux alentours des 1500-2000 pieds/minutes, dans le grondement bien restitué de ses 2 moteurs en étoile. Le Caribou n'est pas un engin rapide mais sa manoeuvrabilité, la souplesse de ses commandes et sa vitesse de décrochage très réduite le rendent très prévisible et confortable à piloter. A tel point qu'il faut presque le forcer à redescendre pour se poser, l'avion semblant toujours vouloir rester en l'air ! La docilité du DHC-4 se confirme à l'atterrissage, qui se passe en douceur avec une visibilité facilitée par le cockpit copieusement vitré, un nez court et des angles de caméra bien choisis. Au sol, l'appareil confirme ses bonnes dispositions en braquant très court pour son gabarit déjà imposant. Bizarrement (suis-je le seul à le constater ?), le Caribou est le seul appareil dont les commandes des vues rapides gauche et droite semblent inversées. Jusqu'ici, je n'ai pas trouvé d'explication à ce curieux bug...

Au bilan, le Caribou est un appareil très intéressant pour les amateurs de "bush planes" à l'ancienne. Son côté rustique est parfaitement rendu sur le modèle (instrumentation datée avec de nombreux basculeurs au tableau de bord, aspect usé de plusieurs éléments du cockpit, agencement sommaire mais parfaitement restitué de la soute) et ses capacités de décollage et d'atterrissage courts donnent immédiatement à son pilote l'envie d'aller explorer des terrains reculés aux approches complexes. En tous cas, un investissement très raisonnable à faire sans arrière-pensée pour les amateurs de "vieux coucous".